Si Gafsa m’était contée, Zola m’entends-tu?

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On en a eu assez des Tunisia Blog Awards, du Super Naoufel le conquérant et autres affaires de bloggeurs nationalistes à la sauce vile, violée, voilée et vieillissante. Que nos vraies causes priment sur les autres. Que la blogosphère prenne ses responsabilités, qu’elle retrouve sa vraie vocation comme outil d’information, outil de pression et surtout un média libre et un espace d’opinion.

Presqu’une année et nos villes du sud ouest sont toujours assiégées, les émeutes et les grèves ébranlent la stabilité de toute la zone et aussi un secteur essentiel et sensible de notre économie. J’avoue que j’ai beaucoup de peine à parcourir et lire ce qui se passe sur la blogosphère tunisienne, mais, heureusement, au moins on a l’information et qui devrait, un tant soit peu, nous pousser a réagir.

Une semaine, rien qu’une semaine pour nos compatriotes, pour notre pays et surtout pour nous, une semaine et on se tait, on va se taire, rien que pour une journée, une note blanche, vide, insipide, incolore, inodore, le néant pour montrer que le silence aussi porte en lui le vacarme, le bruit assourdissant, le cri tu d’une mère accompagnant son fils au trou, la douleur d’un ventre vide et la révolte d’un humain bafoué et opprimé.

De Capsa la préhistorique à Gafsa l’héroïque. Des phéniciens à l’occupant en passant par les romains, les byzantins et autres arabes et conquérants. D’un municipe à une colonie le cœur battant de l’économie finit par affirmer et confirmer son hégémonie.

Détruite par les romains, assiégée par le corsaire Dragut pour le compte de Khayr ad-Din Barberousse et bombardée par les allemands lors de la deuxième guerre mondiale, ce rempart a toujours tenu et s’est toujours relevé. Maintenant qu’elle se retrouve victime d’un odieux et épouvantable parricide,   armée seulement de la vaillance des siens et de tout un chacun détenant la parole pour unique arme de combat. Ouvrons une fenêtre pour entrevoir, une lueur. Une graine d’espoir plantée dans un champ de désespoir, où la germination se fait au cœur un brouit de sang et de poudre.

Des plants qui soulèvent le poids du mutisme et de la marginalisation pour sortir à l’état vivant et grandissant.

C’est pour sa richesse et pour son phosphate qu’on la tue. Ce phosphate, symbole de richesse, la rencontre entre la semence de Zeus, d’Eros, d’Apollon, de Bès et d’Osiris et la fertilité d’Aphrodite, de Tanit, d’Artémis, de Cérès, d’Astarté, de Déméter et d’Isis.

Cette fertilité, cette ode à la germination nous rappelle étrangement Germinal, le célèbre roman d’Emile Zola, décrivant la grève provoquée par la réduction des salaires et les conditions exécrables des mineurs dans le bassin minier et carbonifère au nord de la France.

Zola y avait aussi parlé des débuts de l’organisation politique et syndicale parmi les ouvriers du secteur minier et les discordes et affrontements entre les différents mouvements politiques de l’époque.

Tant de symétries et d’analogies qui me rappellent étrangement ce qui se passe au sein d’une société en hibernation où les foyers de feu commencent à se déclarer.

Que ça germine alors, que ça bourgeonne, que ça fleurisse et que les fruits murissent.

Ce qui importe c’est la terre. Et j’aime cette terre.

Cultivons-la alors!!

***Certains passages sont repris d’une ancienne note.

9 réflexions au sujet de « Si Gafsa m’était contée, Zola m’entends-tu? »

  1. je m’excuse mais les derniers événements et la germination comme tu dis n’a rien a voir avec la ville de Gafsa ou de Capsa , il y aune grande différence entre les gens de la ville de gafsa et les autres ceux des mines (mouleras metlaoui rdeyef..)
    la ville de gafsa abrite seulement le siège de la société de phosphate et les gens du siège ce n’est pas les ouvriers ce sont les cadres de la société
    il n y a eu jamais aucune greve ou protestation a gafsa
    if rectifier le tire

  2. A Gafsa, on parle de Zola et on oublie qu’il y a quelqu’un natif de Moularès nqui a écrit un beu roman sur les mines de phosphates, à lire et à relire! Devinez qui c’est ? Je vous donne une information le roman s’appelle La Mort de l’Ombre. Alors pourquoi se référer toujours à l’Occident et à la colonisation, est on encore colonisés mentalement ? sinon pourquoi, ne pas consommer tunisien et plus précisément Moularésois ? Ce roman, me semble-til existe à Dar Longo, je crois.Allez bonne lecture.
    Dernière question, pourquoi fait-on tout pour IGNORER la production locale, est-ce normal ?

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