Tunisie VS Argentine

Le modèle Tunisien me rappelle étrangement le modèle Argentin, des richesses dilapidées, un peuple frustré, des décisions inappropriées, la braise est bien rouge sous les cendres d’une volonté guillotinée.

Une économie en courbe descendante, des écarts sociaux énormes, une pauvreté de plus en plus douloureuse et une richesse de plus en plus démesurée, une classe moyenne qui a toujours joué le rôle de stabilisateur est en voie de disparition.

Une infrastructure pas du tout appropriée, des routes étroites très mal bitumées, des chemins de fer qui n’ont pas été rallongées d’un mètre depuis le protectorat français.

Une industrie pas du tout concurrentielle, une pseudo restructuration qui ne fait que le bonheur de l’investisseur, aucune protection du consommateur et du pouvoir d’achat.

Un système bancaire en faillite, une épargne inexistante, des taux d’intérêt pas du tout encourageant, un boom immobilier pour un marché qui ne suit pas.

Une monnaie en chute libre, par rapport aux devises références et par rapport aux monnaies des économies jumelées et analogues.

Un marché du travail bridé, un taux chômage record, un système éducatif et universitaire discréditant et une formation professionnelle pas du tout à la page. Tout ceci donne lieu à une immigration qui s’apparente plutôt à un exode collectif.

Une inflation réelle alarmante, un panier de la ménagère disproportionnel au niveau de vie moyen, une compensation très mal étudiée, aussi et surtout aucune conscience de la gravité de la situation.

Un système fiscal handicapant, des mesures décourageantes, une taxation excessive et des dépenses de l’état pas du tout ciblées.

Un cumul de détails a importance variable qui n’est pas du tout de bonne augure.

Tout ceci me donne envie de vous faire écouter cette chanson de Keny Arkana intitulée «Victoria»

Keny Arkana

Victoria

  • Téléchargez Keny Arkana – victoria
  • Moi c’est Victoria, née il y a 14 printemps
    Dans un village près de Salta dans lequel je vivais avant
    Cela fait maintenant, plus de 10 ans,
    Qu’avec papa et maman
    Mes frères et mes soeurs
    On a quitté nos champs.
    On est venu s’entasser dans une de ces cabanes, à l’entrée de la ville
    C’est papa qui l’a construite, mais elle n’est pas finie
    Je n’ai que des vagues souvenirs du village
    Maman pleure quand elle m’en parle car elle n’aime pas la vie ici
    Des étrangers ont brûlé nos maisons pour nous voler nos terres
    Papa s’énerve moi je comprends pas, il parle d’agro-alimentaire
    Il dit que les politiques sont des prédateurs qui sèment la peur
    Et qu’ils ont un estomac à la place du coeur
    Ici pas de travail, aucune prière ne s’exhauce
    Après les cours avec ma soeur on va vendre des bracelets deux pesos
    Et malgré tous ces efforts, demeurent ces jours sans repas
    La nuit maman pleure, la nuit maman ne dort pas

    Refrain :

    No llores hija mia (ne pleure pas, ma fille)
    Yo, no perdì las esperansas (moi, je n’ai pas perdu l’espoir)
    Des los bandidos dictadores (des bandits dictateurs)
    Jamàs podràn destruir la lucha de los peublos (jamais ils ne pouront detruire la lute des peuples)
    que no pueden olvidar a sus desaparecidos.(qui ne peuvent pas oublier leurs disparus)

    Mon voisin m’a dit pendant la dictature c’était plus dur
    Alors j’vais pas me plaindre même si ici y a pas de futur
    Moi j’aime bien les études, on m’a dit c’est bien mais inutile
    Ici beaucoup ont arrêté avant même de savoir écrire
    Dans mon jardin secret, j’cultive le rêve d’être médecin,
    Soigner tous ces enfants malades, qui ne mangent pas à leur faim.
    J’comprends pas dans la ville j’vois bien tout ces petits faire la manche,
    Devant le mépris de ceux qu’on appelle les gens bien.
    J’m’interroge, ne voient-ils pas la misère ?
    Il nous écrasent pour bénir l’homme venu de l’autre hémisphère.
    Papa dit qu’on est traités comme des chiens
    Dieu merci j’ai ma famille, plus loin y a des orphelins qui vivent dans les décharges.
    Des fois je pleure en cachette,
    Mais pas longtemps car j’pense à mes aînées qui ont connu le chant des mitraillettes.
    Et puis grand-mère disait toujours, la vie c’est l’espoir,
    Si t’en as plus, t’es comme mort, et vivre relève de l’exploit

    (Refrain)

    Papa est à bout, il a frolé la folie,
    Quand un matin il a appris
    Que la banque lui avait volé ses économies
    Impuissant, tout le monde était affolé
    Il était pas le seul, c’est la nation entière qui s’était fait voler.
    Depuis ce jour, avec beaucoup de gens de la ville
    Ils bloquent les routes, pour bloquer l’économie du pays
    C’est leur façon de se faire entendre
    Mais moi j’ai peur quand il s’en va, y’en a qui revienne pas, la police est violente,
    Ils les appellent Piqueteros
    Et les journaux sont des menteurs
    Ils disent que c’est des bandits après il y a des gens qui ont peur
    Papa dit, ils peuvent tuer des hommes, mais ils ne tueront pas la mémoire
    Les mères des disparus chantent toujours contre l’oubli
    On vit le fruit d’une démocratie ratée,
    Dans un pays si riche tant d’enfants ont dans le ventre qu’une tasse de Mate.
    Parce qu’on est dirigés par la mafia du crime,
    Moi j’comprends pas et quand j’demande pourquoi
    on m’répond toujours « parce qu’on est en Argentine »

    8 réflexions au sujet de « Tunisie VS Argentine »

    1. wah un tunisien qui connait keny arkana? moi je crois ke je suis la 1er à avoir son cd original lol. Ce que keny raconte est propre à partiquement tous les pays de ce bo monde. il est vrai que l’etat de l’economie tunisienne se rapproche de + en + d’une crise comme celle qui a eu lieu en argentine. quant à keny tu devrai ecouter « née dans un monde » « née à babylone » « de buenos aires à kinshasa » « jeunesse du monde » « clouée au sol » … si tu trouve pas ces morceaux, tu pe tjr me contacter sur http://rappologia.skyblog.com

    2. stupeur stp me feras tu l honneur de répondre amon commentaire cé k g besoind etout les avis, merci!!

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